Xavier Azalbert, France-Soir
Les éditos de l'été 2025 - La fin de l'argent liquide : une menace sur l'autonomie et les droits fondamentaux
France-Soir, IA
Depuis de nombreuses années, la détention de liquide chez soi, pour partir en voyage, régler des achats, est de plus en plus limitée.
En France, il n'y a pas de limite légale à la détention d'argent liquide chez soi, mais des justificatifs de l'origine des fonds peuvent être requis en cas de contrôle pour des sommes importantes (souvent au-delà de 10 000 €). Les retraits d'espèces ne sont pas plafonnés par la loi, mais les banques imposent des limites (300 € à 3 000 €/semaine selon la carte) et peuvent demander des explications pour des montants élevés (supérieurs à 1 000 € par transaction ou 10 000 €/mois). Les paiements en espèces sont limités à 1 000 € pour un particulier à un professionnel (15 000 € si domicile fiscal à l'étranger) et 300 € aux finances publiques. Voyager avec plus de 10 000 € dans l'UE ou hors UE nécessite une déclaration aux douanes. Tout montant inhabituel peut déclencher un signalement à Tracfin.
Les restrictions liées à la détention ou l'usage de liquide ont été décrétés sans consultation populaire ni référendum, et la digitalisation de l'économie, et l'intention de mettre en place l'euro numérique marquent des étapes supplémentaires dans la disparition progressive du cash.
L'argent liquide, symbole tangible de la confiance des citoyens dans le système économique, est en train de s'effacer au profit d'une dématérialisation imposée. Cette évolution soulève des questions profondes : que représente réellement l'argent liquide ? Pourquoi sa fin suscite-t-elle autant d'inquiétudes ? Et surtout, qui a décidé de sacrifier nos libertés fondamentales sans notre consentement ?
Qu'est-ce que l'argent liquide et pourquoi est-il essentiel ?
L'argent liquide – billets et pièces – est bien plus qu'un simple moyen de paiement. Il est une incarnation physique de la confiance entre les citoyens, l'État et le système bancaire. Tenir un billet dans sa main, c'est détenir une promesse concrète, utilisable sans dépendre d'une infrastructure numérique, d'une banque ou d'un réseau électrique. Le cash permet d'acheter un pain au marché, de donner un pourboire ou de régler une transaction entre particuliers sans laisser de trace numérique.
Historiquement, il a été le socle de la liberté économique individuelle, offrant une autonomie immédiate face aux incertitudes économiques ou aux crises systémiques. Il est un rempart contre l'arbitraire, une garantie que l'individu peut agir sans être constamment surveillé ou contrôlé. Dans un monde où tout devient traçable, le cash reste un espace de liberté, un lien direct avec le réel.
Les justifications officielles : efficacité ou contrôle ?
Les partisans de la dématérialisation mettent en avant des arguments séduisants : efficacité, simplification des transactions, lutte contre la fraude et le blanchiment d'argent. La dématérialisation de certains actes peut se justifier dès lors que l'on en perçoit une utilité pour le citoyen liée à une efficacité quantifiable et mesurable. Les paiements électroniques facilitent les échanges complexes, accélèrent les flux financiers et permettent une traçabilité accrue.
Mais, ces justifications masquent une réalité inquiétante. La création monétaire électronique, libérée des contraintes physiques de l'impression de billets, a ouvert la voie à des dérives colossales. En France, la dette publique, qui dépasse les 3 000 milliards d'euros en 2025, illustre cette perte de contrôle. Comme je l'ai écrit dans un post sur X, une telle fraude en col blanc aurait été difficilement possible avec du liquide, car il n'y aurait tout simplement pas eu assez de billets et de pièces pour accompagner une telle inflation de la masse monétaire !
Cette dérive révèle l'incapacité des élites à inspirer confiance, préférant un système opaque qui profite à quelques-uns au détriment de l'autonomie des citoyens.
Le cash : une classe d'actifs pour l'autonomie
L'argent liquide n'est pas seulement un outil de transaction ; c'est une classe d'actifs à part entière, au même titre que le riz ou le sucre stockés dans une armoire pendant la guerre. Comme je l'ai exprimé dans un post, il offre des « degrés de liberté » pour se prémunir contre les risques – qu'il s'agisse d'une panne bancaire, d'une crise économique ou d'une restriction arbitraire imposée par des normes successives.
En limitant l'usage du cash, les autorités réduisent sa « valeur » et l'autonomie fondamentale des individus. Cette érosion se fait sans débat démocratique, sans « décision souveraine ». Les citoyens n'ont jamais voté pour aliéner leur droit à gérer librement leurs ressources dans la classe d'actif qu'il le désire. Chaque transaction numérique est traçable, enregistrée, analysée, transformant l'individu en un acteur surveillé en permanence. Le cash, en revanche, échappe à ce contrôle omniprésent. Il permet de préserver un espace de liberté, un lien avec le réel dans un monde de plus en plus virtualisé.
Une perte de repères : l'aliénation par le numérique
Nous avons perdu le sens des relativités, non seulement vis-à-vis de l'argent, mais aussi des libertés et des droits fondamentaux. Depuis l'abolition de l'esclavage et la fin des grandes guerres, nos acquis – chèrement gagnés à la sueur de notre front et au prix de notre sang – sont aujourd'hui menacés par une forme d'aliénation moderne.
Cette aliénation, portée par le numérique et la surconsommation virtuelle, nous enferme dans un espace artificiel où le réel s'efface peu à peu. Les restrictions sur l'argent liquide s'inscrivent dans cette logique : elles nous poussent vers un monde où chaque geste est contrôlé, où l'autonomie individuelle s'érode au profit d'un système centralisé.
Ce « 1984 » grandeur nature, où l'espace virtuel devient une prison invisible, va à l'encontre de nos droits fondamentaux. Le cash, tout comme la liberté d'expression ou le droit à la vie privée, est un rempart contre cette dérive. Aucun d'entre nous n'a voté pour la fin du cash, pas plus que pour l'abandon de nos droits fondamentaux.
La dépendance technologique : un risque pour l'autonomie
La fin de l'argent liquide s'apparente à un phénomène plus large : la perte de compétences fondamentales par une dépendance accrue aux outils numériques - c'est comme ne plus savoir compter sans calculatrice. Cette dépendance fragilise les individus et les sociétés, les rendant vulnérables aux pannes, aux crises ou aux abus de pouvoir.
Historiquement, le traitement précoce contre la pauvreté a toujours été l'instruction, non l'intervention excessive de l'État. L'intervention de l'état permettant de réduire d'autres inégalités dans un système où les valeurs sont partagées et respectées par tous.
Pourtant, les restrictions sur le cash s'inscrivent dans une logique d'hyper-régulation, où l'État impose des règles qui finissent par proscrire des droits fondamentaux. En privant les citoyens de l'accès au liquide, on les rend moins résilients, moins capables de faire face aux incertitudes. L'autonomie, pourtant, est un droit inaliénable, jamais aliéné par un vote des Français. La défendre, c'est aussi défendre notre capacité à rester ancrés dans le réel, à résister à l'enfermement dans un monde virtuel.
Qui veut la fin du cash et pourquoi ?
La question centrale reste : qui orchestre la fin de l'argent liquide ? Les gouvernements, soucieux de maximiser leur contrôle sur les flux financiers ? Les banques, qui tirent profit des transactions numériques ? Les institutions internationales, sous prétexte de modernité ? Les motivations semblent multiples : surveillance accrue, profits des intermédiaires financiers, ou encore dissimulation des dérives de la création monétaire.
Mais, une chose est certaine : cette transition se fait sans le consentement des citoyens. La fin du cash n'est pas une simple question technique ; elle touche au cœur de la liberté individuelle et de la souveraineté populaire. Elle s'inscrit dans une dynamique plus large d'aliénation, où les droits fondamentaux sont peu à peu sacrifiés au nom d'une prétendue efficacité.
Défendre le cash et son usage, c'est défendre nos libertés
L'argent liquide est bien plus qu'un moyen de paiement : il est un pilier de l'autonomie individuelle, un symbole de la confiance et de la liberté. Sa disparition progressive, illustrée par les contraintes successives que les diverses lois et régulations imposent, n'ont jamais été validées par les Français. Ce droit à l'autonomie, tout comme nos autres droits fondamentaux, n'a jamais été aliéné par un vote.
Face à la dématérialisation galopante et à l'enfermement dans un espace virtuel, il est urgent de nous interroger : voulons-nous un monde où chaque transaction est surveillée ? Où la liberté individuelle s'efface au profit d'un contrôle centralisé ?
La fin du cash n'est pas une fatalité. Elle appelle une mobilisation collective pour défendre nos libertés fondamentales, chèrement acquises, et pour préserver notre ancrage dans le réel. Car défendre le cash, c'est défendre notre droit à l'autonomie, un droit que personne ne devrait pouvoir nous retirer.
(Ni le gouvernement, ni le Parlement, ni encore moins ce petit comité d'escrocs en col blanc, hommes et femmes non-élus qui sévissent au sein de l'institution qu'est la Commission européenne).